La solitude ? Défi du skippeur et de l’indépendant – Arthur Peugeot nous livre son expérience

Solitude du skipper VS solitude de l'indépendant

Gérer la solitude, sur terre et en mer

« Étant engagé à la fois sur un projet de course au large en solitaire et sur des missions de conseil en stratégie RSE en tant qu’indépendant, il est clair que la solitude occupe une place importante de mon quotidien. »

Je tiens d’abord à balayer un doute : je ne suis pas un ermite asocial ! La solitude peut prendre différentes formes et se manifeste à différents moments dans mes projets. 

Dans mon projet de voile, il y a bien sûr les longs moments seul en mer, jusqu’à 20 jours d’affilée pendant les courses. Il s’agit là d‘une solitude pure et intense car je suis coupé du monde (en course, nous n’avons pas de téléphone, et pas le droit de communiquer avec la terre), mais je ne la ressens pas comme une difficulté ou une souffrance : je suis sans arrêt concentré à 100% sur les événements de la course, ou émerveillé par la nature qui m’entoure. C’est une solitude propice au dépassement de soi, en raison des nombreux problèmes complexes que l’on rencontre inévitablement en mer et que l’on ne peut affronter que seul. 

Ces moments de solitude en mer ne constituent en réalité qu’une petite partie des moments solitaires que je rencontre dans ce projet transatlantique, et les autres sont très similaires à ceux que je rencontre en tant qu’indépendant. Dans le conseil comme sur mon projet de Mini-Transat, je suis seul au moment de fixer mes objectifs, d’organiser mon planning ou mon budget, de passer un entretien pour une nouvelle mission ou un contrat de sponsoring, d’identifier les zones sur lesquelles je dois monter en compétence et la stratégie pour y parvenir, de choisir mon cadre de travail, mon rythme et mon entourage, etc.

La course peut être en solitaire, mais ce n’est que la course…

« Le soutien d’OMS & Co tout au long du “cycle de vie” d’une mission de conseil m’est essentiel au développement et à la poursuite de cette activité ; et de la même manière il me serait impossible d’espérer performer à la Mini-Transat sans l’encadrement de mon pôle, sans les coups de mains de mes camarades du pôle, etc ! »

Je termine volontairement par l’entourage car cela me semble être un facteur majeur de réussite de projets qui pourraient sembler solitaires sur le papier. La solitude constitue finalement le point de départ du projet, dont le premier défi sera de choisir le bon entourage pour atteindre ses objectifs. C’est certes un luxe, mais aussi et surtout un challenge et des apprentissages permanents.         

J’envisage donc plutôt la solitude comme une conséquence de mon mode de vie et de mes projets, qui nécessite une attention de tous les instants pour trouver le bon équilibre et la bonne énergie au quotidien. La question n’est pas « est-ce que c’est difficile, ennuyeux, etc. d’être seul ? » mais bien « est-ce que les projets que j’ai choisis me passionnent suffisamment pour justifier ces moments de solitude, et est-ce que je suis suffisamment bien entouré pour les mener à bien ? »

Comment l’esprit d’équipe s’exprime-t-il dans ce contexte solitaire ? Et impacte-t-il tes relations avec les consultants d’OMS & Co, les équipes internes et tes clients ?

Comme je le soulignais dans ma réponse à une autre question, la solitude inhérente à mon projet Mini Transat et mes missions d’indépendant rend essentielle la capacité à s’entourer correctement. Tout seul, il est indéniablement plus compliqué de maintenir le même niveau d’énergie et d’enthousiasme jour après jour, de prendre du recul sur son organisation et ses choix, d’apprendre rapidement ou de découvrir de nouvelles idées. L’esprit d’équipe est donc essentiel !

Côté conseil, le duo formé avec mon Partner Référent chez OMS & Co est précieux à plusieurs titres : avant une mission pour l’identification des projets qui correspondraient le mieux à mes compétences et envies ; pendant et après une mission pour l’analyse et la prise de recul sur les problématiques humaines et techniques rencontrées. Rencontrer les équipes internes de mes clients est également d’une grande richesse : leur soutien est essentiel pour cerner rapidement les enjeux de l’entreprise et mener à bien la mission confiée. J’apprécie enfin de passer du temps avec les autres consultants du réseau OMS & Co, notamment ceux qui partagent ma passion pour la “sustainability” : ces temps d’échange permettent de comparer nos expériences, nos apprentissages, et parfois d’identifier des opportunités en commun.

Côté voile, c’est la même chose. Avec mon pôle de compétition de la Trinité-sur-Mer, nous partageons tout dans un esprit de solidarité très puissant. Ainsi, les briefings et debriefings de course se font en commun – tout comme les entraînements – pour maximiser le partage d’expérience. Les problèmes techniques des uns deviennent vite des opportunités d’apprendre pour tous les autres. Il m’arrive régulièrement de partir sur le terre-plein où est stationné mon bateau en pensant que je n’en aurai que pour une petite heure de bricolage… Et je me rends généralement compte que j’ai besoin de l’aide d’une ou deux personnes, qui avaient elles aussi besoin d’un coup de main sur leur bateau. Je rentre donc 5 heures plus tard, mais j’ai résolu mon problème, ainsi qu’un ou deux autres qui pourraient me concerner un jour et que je saurai alors régler !

AP profil

Selon Arthur, la question n’est pas :


« Est-ce que c’est difficile d’être seul ? »


mais :


« Est-ce que les projets que j’ai choisis me passionnent suffisamment pour justifier ces moments de solitude, et est-ce que je suis suffisamment entouré pour les mener à bien ? »

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